La reconnaissance dans la théorie critique
d’Axel Honneth
Kamel
Boumenir
Département
de philosophie
Université
d’Alger 2
Les écrits du philosophe et sociologue
allemand Axel Honneth(1) ont suscités ces dernières années un
intérêt majeur et se sont largement imposés dans la philosophie politique,
sociale et morale à travers le monde occidental, par contre ces écrits passent inaperçus,
et n’ont suscités jusqu'à présent aucune étude dans le monde arabe. L’objectif
de cet article est de présenter la pensée d’un des plus grands philosophes contemporains,
qui occupe sans aucun doute, une place considérable dans le paysage
philosophique et sociologique d’aujourd’hui.
Axel Honneth accorde une très grande
importance au concept de reconnaissance (Die Anerkennung) , qui fait l’objet de
multiples débats dans les théories politiques, sociales et morales et se trouve
au centre de ces débats. Sa théorie de la reconnaissance s’inscrit dans la
lignée de la théorie critique de l’Ecole de Francfort (2) dont
Honneth est devenu le 02 avril 2001 le directeur de l’institut de recherches
sociales (institüt für sozialforshung) qui fût fondé officiellement en 1923 à Francfort
et avait comme membres : Max Horkheїmer, Théodor Adorno, Herbert Marcuse, qui
représentait la première génération de
ce qu’on est convenu d’appeler l’Ecole de Francfort . Cependant on peut considérer
Jürgen Habermas et Albrecht Wellmer comme les représentants de la deuxième
génération de cette Ecole. Enfin la troisième génération est représentée
aujourd’hui par Axel Honneth qui s’est engagé à une discussion philosophique critique avec l’héritage de
l’Ecole de Francfort dans le but d’élaborer
et de reformuler une nouvelle théorie
critique à partir du concept de reconnaissance. C’est à partir d’une relecture de la
philosophie du jeune Hegel que Honneth a élaboré sa réflexion sur la lutte pour
la reconnaissance. La lutte, telle que l’a comprend Hegel dans le Système de
la vie éthique (System der Sittlichkeit) diffère profondément du
modèle de la lutte pour l’existence entre les hommes, que Machiavel et Hobbes
avaient introduit- indépendamment l’un de l’autre- dans la réflexion philosophique et politique
sur la société. Machiavel, dans ses écrits politiques, dégagea l’idée selon
laquelle les individus s’opposent constamment entre eux dans la défense
d’intérêts concurrents. Hobbes reprit ensuit ce thème pour en faire le
fondement de sa théorie politique contractuelle de la souveraineté de l’Etat
(3).
Le concept de lutte pour Hegel n’exprime pas –
selon Honneth – un conflit permanent entre les hommes où chacun doit lutter contre
tous pour sauvegarder son existence, mais plutôt considérer la lutte comme un
moyen moral par lequel un individu
cherche à faire reconnaître par un autre individu les aspects de son identité
particulière , et au lieu de partir de la guerre de tous contre tous , Hegel
prend pour point de départ les formes élémentaires de la reconnaissance réciproque , aux différents
niveaux de l’amour, du droit et de « la vie éthique » qui
permet aux individus d’accéder à un degré à chaque fois plus élevé d’autonomie et d’intégrité dans le cadre des communautés
auxquelles ils appartiennent. Honneth dit à cet égard: «La
reproduction de la vie sociale
s’accomplit sous l’impératif d’une reconnaissance réciproque, parce que les
sujets ne peuvent parvenir à une relation pratique avec eux- mêmes que s’ils apprennent à se comprendre à partir de la perspective
normative de leurs partenaires d’interaction, qui leur adressent un certain nombre d’exigences
sociales .(4)
Honneth a développé et réactualisé l’idée de
la reconnaissance en s’appuyant sur les acquis de la psychologie sociale et de
la psychanalyse, et plus précisément sur les travaux de George Herbert Mead et Donald Winnicott qui
offrent – selon lui– l’instrument méthodologique le plus approprié pour
reconstruire dans un cadre théorique interdisciplinaire une théorie de la
reconnaissance٭. Les intuitions du jeune Hegel sur le rôle
de l’intersubjectivité , et pour souligner combien la possibilité même de la
formation de l’identité de la personne, est tributaire de relations de
reconnaissance dont la constitution est forcément de nature intersubjective.(5)
Pour Mead la conscience de
l’identité de l’individu dans la société vient du fait que l’individu se juge
lui –même à travers les perspectives de l’autre personne qui lui fait face , et
cette identité est étroitement liée au processus au cours duquel l’individu, ou
plus précisément l’enfant , intériorise les perspectives d’autrui, d’abord
concret , puis de plus en plus généralisé, et apprend ainsi progressivement à
ériger en lui- même l’instance d’un « moi » qui l’aide à contrôler
d’une façon autonome ses propres impulsions. Selon Mead, « Le soi se développe à partir d’un processus
social qui implique d’abord l’interaction des individus dans le groupe, ainsi
que la préexistence de ce groupe. Il implique aussi certaines activités
coopératives où sont engagés les différents membres du groupe. Il implique
enfin que puisse se développer une organisation plus complexe que celle qui a
donné naissance au soi, et que les soi puissent être les organes, tout au moins
les parties essentielles de cette organisation très complexe dans laquelle ile
émergent et existent. Aussi y a-t-il un processus social à partir duquel se
développent les soi et dans lequel ils se différencient, évoluent et
s’organisent toujours davantage ». (6)
Honneth s’inspire ainsi de Mead, et insiste
sur le fait que l’individu doit d’abord être saisi à partir du processus de
socialisation afin qu’il puisse s’éprouver soi –même en se plaçant aux points
de vue des autre membres de sa communauté ou du groupe social qu’il
appartient en mettant l’accent sur le
rôle des interactions qui déterminent l’activité sociale des individus pour qui
leur identité personnelles – pour se maintenir – dépend de leur interactions
avec la communauté sociale dans laquelle elles sont formées. C’est ainsi que
l’expérience de la reconnaissance est selon Honneth un facteur constitutif de
l’individu, afin de parvenir à une relation réussie à soi, c’est ce qui
explique son besoin d’une reconnaissance intersubjective de ses capacités et
ses prestations. Ainsi on peut
affirmer que si je ne reconnaissais pas un individu comme une personne en
fonction des prestations sociales qui sont les siennes, je ne pourrais
m’attendre à me voir reconnu à travers ses réactions. Autrui est donc celui que
je dois reconnaître comme un individu doté de prestations et qualités qu’ils
lui sont propres, en même temps que lui aussi me reconnaît comme tel. Aussi Axel Honneth écrit-il : « Les
individus ne se constituent en personnes que lorsqu’ils apprennent à
s’envisager eux- mêmes, à partir du point de vue d’un « autrui »
approbateur ou encourageant, comme des êtres dotés de qualités et de capacités
positives » (7).
Comme
le souligne Franck Fishbach , la reconnaissance désigne un besoin crucial
et essentiel , d’une certaine attente
fondamentale pour les individus , et une revendication de reconnaissance ne se
formule pas seulement ni immédiatement sous la forme de l’exigence d’une
certaine répartition des biens sociaux , elle est une demande essentiellement
qualitative portant sur des conditions qui doivent permettre un rapport positif
à soi , une condition réussie de son identité . Il ne s’agit pas seulement
là d’une demande de justice ou de répartition des biens, mais d’une exigence
morale porteuse d’une charge critique à l’égard de la société existante.(8)
Honneth
ajoute ensuite l’idée qu’il existe trois formes de reconnaissance, elles- mêmes
liée à différents types de relations positives à soi acquises à travers les
formes de socialisation. La première forme est celle de l’intimité, la
reconnaissance y passe par l’amour et l’amitié, qui rendent possible la
« confiance en soi » sans laquelle il ne peut participer positivement
et de façon autonome à la vie sociale. Honneth a élaboré sa réflexion sur le
concept d’amour à partir des travaux du psychanalyste anglais Donald Winnicott.
Celui –ci a identifié le processus de maturation du nourrisson à l’interaction
qui existe entre l’enfant et la mère (9), c’est en ce sens que
commence l’intersubjectivité dans toute
vie humaine et que les individus font l’expérience de relations de
reconnaissance réciproque qui leur permettent d’accéder à un degré à chaque
fois plus élevé d’autonomie. Honneth considère que l’amour intègre toutes les
relations primaires qui, sur le modèle des rapports érotiques, amicaux ou familiaux,
impliquent des liens affectifs puissants entre un nombre restreint de personnes
(10), donc il recouvre un champ plus large que le seul domaine des
relations érotiques de couple entre homme et femme. Selon Honneth, « La relation amoureuse témoigne d’une proximité
incomparablement plus grande entre ses protagonistes. En effet, c’est ici
l’identité physique entière qui est impliquée dans la réciprocité : les
deux individus s’enrichissent et se complètent l’un l’autre non pas seulement
en s’encourageant et en se soutenant mutuellement dans leur culture éthique
respective, mais aussi, et avant tout, dans la satisfaction réciproque de leurs
besoins physiques, qui semblent à chacun d’eux tout particulièrement importants
pour sa vitalité et son propre bien être. Dans la forme sociale de l’amour
telle que nous la connaissons aujourd hui, chacun est une condition de la
liberté de l’autre dans la mesure où il devient pour l’autre une source
d’expérience physique de soi » ( 11).
La deuxième forme porte sur les relations
juridiques : la reconnaissance dépend ici des droits qui sont attribués à
l’individu , qui donnent accès au « respect de soi » ce qui permet à l’individu de se considérer comme
une personne qui partage avec tous les autres membres de sa communauté les
caractères qui la rendent capable de participer à la formation d’une volonté
discursive afin de se rapporter positivement à soi même , mais dans le cadre
duquel chaque individu peut sentir avoir les mêmes droits que les autres
individus , pour développer ainsi le sentiment de respect de soi , comme
attitude positive que l’individu est capable d’adopter à l’égard de lui-même ,
lorsqu’il il est reconnu par autrui comme personne, ou comme le dit Axel
Honneth: « Les « droits »
par lesquels chacun peut se savoir reconnu dans des qualités que tous les
autres membres de sa communauté partagent nécessairement avec lui, constituent
une base certes solide, mais encore très générale pour le respect de soi.
Ainsi,
l’individu acquiert dans l’expérience de la reconnaissance juridique la possibilité
de comprendre ses actes comme une manifestation, respectée par tous, de sa
propre autonomie et pour son statut social.
La
dernière forme de la reconnaissance selon Honneth, concerne la contribution de
nos activités individuelles au bien de la communauté , dans ce contexte, la
reconnaissance y a pour conséquence « l’estime
de soi » , car pour parvenir à établir une relation ininterrompue avec eux-mêmes
, les individus n’ont pas seulement besoin de faire l’expérience d’un sentiment
d’ordre affectif (l’amour ) et d’une reconnaissance juridique ( le droit) , ils
doivent aussi jouir d’une estime sociale qui leur permet de rapporter
positivement à leurs qualités et à leurs capacités concrètes . Dans ses écrits
de jeunesse, Hegel avait caractérisé cette troisième (12)
relation de reconnaissance par le
concept de « vie éthique » (Sittlichkeit
). Selon l’interprétation d’Honneth l’individu se perçoit ici comme le membre
d’un groupe qui est collectivement en mesure d’apporter à l’ensemble de la société
des contributions dont la valeur est reconnu par tous les membres de la société.
Les formes d’interaction prennent normalement le caractère des relations de solidarité,
parce que chaque membre se sait également apprécié par tous les autres. Le terme
« solidarité » , en effet désigne ici une sorte de relation
d’interaction dans laquelle les sujets s’intéressent à l’itinéraire personnel
de leur vis-à-vis, parce qu’ils ont établis entre eux des liens d’estime symétrique.(13)C’est
ainsi que la solidarité est dans les sociétés modernes , conditionnée par des relations d’estime entre les
individus ; s’estimer , en ce sens , c’est s’envisager réciproquement
à la lumière de valeurs qui donnent aux qualités et aux capacités de l’autre un
rôle significatif dans la pratique commune , des liens de ce type
constituent des relations de « solidarité » parce qu’ils
suscitent un véritable sentiment de sympathie pour la particularité individuelle de l’autre personne ; car
c’est seulement dans la mesure où je veille activement à ce que ses qualités
propres , parviennent à se développer que nos fins communes seront
réalisées et chacun reçoit la possibilité de se percevoir dans ses qualités et ses capacités comme un élément précieux de la société .(14)
Retenons
simplement que, comme nous l’avons indiqué , pour Honneth , les trois
formes de reconnaissance de l’amour , du droit et la solidarité créent ensemble
les conditions sociales dans lesquelles les individus peuvent parvenir à une
attitude positive envers eux-mêmes , car c’est seulement quand elle a acquis
dans l’expérience successive de ces trois formes de reconnaissance , la
confiance en soi , le respect de soi , et l’estime de soi, c’est alors
seulement que l’individu est en mesure de réaliser son autonomie et son autoréalisation.
La structure des
relations de reconnaissance
Selon Axel Honneth
Mode de reconnaissance
|
Sollicitude personnelle
|
Considération cognitive
|
Estime
sociale
|
Dimension
personnelle
|
Affects et besoins
|
Responsabilité morale
|
Capacités et qualités
|
Forme de reconnaissance
|
Relations
primaires
(amour, amitié)
|
Responsabilité juridique
|
Communauté de valeurs
(solidarité)
|
Relation pratique à soi
|
Confiance en soi
|
Respect de soi
|
Estime de soi
|
Forme de mépris
|
Sévices et violences
|
Privation de droits et
exclusion
|
Humiliation et offense
|
Forme d’identité menacée
|
Intégrité physique
|
Intégrité sociale
|
Honneur et dignité
|
Après avoir précisé les formes de la
reconnaissance sociale, il convient à présent d’aborder le concept de mépris social,
car selon Honneth , les différentes formes de reconnaissance ( l’amour, le
droit et la solidarité ) ne va cependant pas de soi , puisque des situation de déni
de reconnaissance sont très courants dans les sociétés modernes . Dans son ouvrage
La société du mépris (qui comporte les textes récents d’Axel Honneth
sur la théorie de la reconnaissance)
Honneth affirme que : « Dans la mesure où l’expérience
de la reconnaissance est
une condition dont dépend le développement de l’identité dans son ensemble,
l’absence de cette reconnaissance. Autrement dit le mépris, s’accompagne nécessairement
du sentiment d’être menace de perdre sa personnalité.
Et lorsque les conditions de l’interaction sociale sont violées et que l’on refuse à
une personne la reconnaissance quelle mérite , elle y réagit en règle générale
par des sentiments moraux qui accompagnent l’expérience du mépris, et donc par
la honte, la colère ou l’indignation (15).
Nous tenons à souligner que Honneth fait ici
une distinction entre trois formes de mépris social : La première forme
touche la personne dans son intégrité physique et son autonomie. En essayant de
se rendre maître du corps d’une personne contre sa volonté, on le soumet en
effet à une sorte d’humiliation qui blesse durablement la confiance que
l’individu a acquise, grâce à l’expérience de l’amour, en sa capacité à coordonner
son corps de façon autonome. C’est ainsi que la violence physique représente un
type de mépris qui entraîne , avec une sorte de honte sociale , une perte
de confiance en soi , car ce qui est nié ici, c’est la capacité même de
l’individu à disposer librement de son propre corps , telle quelle s’est
constituée au cours des expériences affectifs dont dépend le processus de
socialisation , c’est pour cela que l’expérience de la torture ou du viol
provoque toujours sur la victime un effondrement de la confiance au monde
social , la particularité de telles atteintes ( torture ou viol ) ne réside pas
tant dans la douleur purement physique que dans le fait que de cette douleur
s’accompagne chez la victime le sentiment d’être soumis sans défense à la
volonté d’un autre sujet , au point de perdre la sensation même de sa propre
réalité (16).
Quant à la seconde forme du mépris social
elle est à chercher dans les expériences d’humiliation qui peuvent affecter le
respect moral lorsque la personne humaine se trouve exclue de certains droits
au sein de la société, dans la mesure où elle est membre à part entière d’une communauté
et participe de plein droit à son ordre institutionnel. L’expérience de la
privation de droit s’accompagne toujours à une perte de respect de soi.
La dernière forme de mépris consiste à juger
négativement la valeur sociale de certains individus ou des certains groupes sociaux,
qui entraîne une sorte d’humiliation et une perte de l’estime de soi. L’individu
humilié n’a plus aucune chance de pouvoir se comprendre lui-même comme un être
apprécié dans ses qualités et ses capacités caractéristiques. (17)
À partir de ces trois formes de mépris social,
s’accompagnent des sentiments susceptibles de révéler aux individus que certaines formes de reconnaissance sociale leurs sont refusées,
et à travers de telles sentiments, le mépris peut fournir le motif déterminant
d’une lutte pour la reconnaissance qui peut prendre une forme de résistance ٭ politique.
Si nous tentons de résumer l’essentiel de la
pensée d’Axel Honneth force est de constater que sa théorie de la
reconnaissance représente un effort théorique considérable d’une importance
capitale ,qui s’inscrit dans une nouvelle théorie critique de la société, offrant des perspectives nouvelles pour affronter certains enjeux politiques
majeurs du 21ẻ siècle et pathologies sociales.(18)Comme le souligne
Olivier Voirol, le projet philosophique d’Axel Honneth , fournit de précieux
outils pour conduire l’analyse de la « société de mépris » et la soumettre
à une critique fondée . Ancrée dans l’expérience pratique des sujets sociaux
mais articulés philosophiquement à une perspective normative fondée. La visée
critique acquiert ainsi une vigueur inhabituelle. Par sa description des formes
du mépris et des exigences de reconnaissance sociale, cette nouvelle théorie
critique de l’Ecole de francfort peut, à sa manière, contribuer à enrichir
l’horizon des luttes pour la reconnaissance, concourant ainsi, à l’étendue les
conditions de l’autoréalisation des sujets humains contre une « société de
mépris » qui progresse à grand (19).
Références :
(1)
Axel Honneth , né en 1949 est philosophe et sociologue . Professeur à
l’université de Francfort où il a succédé à l’éminent philosophe Jürgen
Habermas, est directeur de l’institut de recherche sociale. Ses livres et
articles ont obtenu ces dernières années un grand retentissement dans le monde
occidental.
(2) Sur l’historique de la théorie
critique de l’Ecole de francfort, nous renvoyons aux deux irremplaçables
ouvrages suivants :
- Martin Jay. L’imagination dialectique.
Histoire de l’Ecole de Francfort de 1923 à 1950. Traduit de l’Américain par
E.Moreno et A.Spiquel (Paris : Payot, 1977).
- Rolf Wiggershaus . L’Ecole de Francfort.
Histoire, développement, signification .Traduit de l’Allemand par
L.D.Gurcel (Paris : Puf, 1993)
(3) Honneth (Axel). La
lutte pour la reconnaissance. Traduit de l’Allemand par Pierre Rusch. (
Paris : Les éditions du Cerf, 2002) p.13.
(4) Ibid.,p.113
٭
Tout en partageant l’idée de son maître Jürgen Habermas sur la pensée
post- métaphysique , Honneth s’oppose
aux analyses de ce dernier sur sa théorie de l’agir communicationnel qui s’est
focalisée exclusivement sur des règles formelles de la communication réussie ,
mais qui n’a pas pris en considération les expériences morales de l’injustice
sociale et du mépris. Sur ce point, voir :
Honneth (Axel) « Conscience morale
et domination de classe. De quelques difficultés dans l’analyse des potentiels
normatifs d’action » in La société du mépris pp,203-223.
(5) Honneth (Axel) La société
du mépris. Vers une nouvelle théorie critique.Traduit de l’Allemand par
Olivier Voirol, Pierre Rusch et Alexandre Dupeyrix (Paris : La Découverte ,2006)p.20.
(6)
Georges Herbert Mead. L’esprit, le soi et la société. Nouvelle
traduction et introduction de Daniel Cefaï et Louis Quéré, Paris, Presses
Universitaires De France 2006, p 230.
(7) Honneth ( Axel ), La
lutte pour la reconnaissance. P. 208.
(8) Fischbach ( Franck ).
« Axel Honneth et le retour aux sources de la théorie critique : la
reconnaissance comme autre de la justice. » in E. Renault et Y. sintomer
(dir) : où en est la théorie critique (Paris :
La découverte, 2003) p.176.
(9) Pour une analyse plus
développée de cette question, voir
l’ouvrage du psychanalyste Anglais Donald Winnicott : De la pédiatrie à
la psychanalyse. Traduit de l’Anglais par J.Kalmanovitch. ( Paris :
Payot , 1971)
(10) Honneth (Axel). La
lutte pour la reconnaissance, p.117
(11) Honneth
( Axel), Le droit à la liberté. Esquisse d’une éthicité démocratique.
Traduit de l’allemand par Frédéric Joly et Pierre Rusch, Paris, éditions
Gallimard, 2015, p 234.
(12) Ibid., p.147.
(13) Ibid., p.156.
(14) Ibid., p.157.
(15)
Honneth (Axel). La société du mépris, p.193.
(16) Honneth (Axel). La
lutte pour la reconnaissance, p.163.
(17) Ibid., p165.
٭ L’éminent
Philosophe Canadien Charles Taylor a forgé le vocable « politique de
reconnaissance » pour désigner une exigence normative adressée aux
institutions politiques des Etats démocratiques , qui doit traiter selon lui ,
tous ses membres comme des égaux dans la reconnaissance de leurs identité afin
de s’épanouir librement. Pour approfondir cette question voir : Taylor
(Charles) Multiculturalisme, Différence et démocratie. Traduit de
l’Américain par Denis- Armand Canal (Paris : Aubier, 1992) pp 41-99.
(18)
Le concept de « pathologie » chez Honneth est très étroitement lié à
sa philosophie sociale, qui relève du domaine de la médecine. Il renvoie à
des « évolutions sociales qui portent atteinte, pour nous tous, aux
conditions de réalisation de soi. ». Pour une analyse plus approfondie,
voir : Honneth (Axel) « Les pathologies du social » in La société
du mépris, p.179
(19) Honneth (Axel) La
société du mépris. p 34.
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